« CE N’EST PAS ADAPTé à TOUTES LES FAMILLES » : 5 CONSEILS POUR RéUSSIR UN LONG VOYAGE AVEC DES ENFANTS

Voyager avec des enfants, ce n’est pas toujours évident. Entre leurs besoins, leur fatigue et l’école… les parents peuvent rapidement déchanter. La famille « lesattrapesmonde », qui a visité quinze pays en 363 jours, livre quelques conseils pour ceux qui hésitent à prendre la route.

Aller à la rencontre d’autres cultures, manger de nouveaux plats, observer des animaux exotiques… Sur le papier, voyager avec ses enfants est une aventure extraordinaire. Mais même à l’autre bout du monde, la charge mentale et les contraintes sont toujours présentes. Alors, comment vivre cette expérience à fond et composer avec les plus jeunes ? La famille connue sur Instagram sous le nom « lesattrapesmonde », qui a visité quinze pays en 363 jours, partage son expérience depuis son retour à Lyon en juillet 2025.

« Il y a beaucoup de fausses croyances autour d’un tour du monde en famille, affirme Stéphanie, la mère que nous avons jointe. Cette expérience n’est pas adaptée à toutes les familles. On vit des aventures géniales mais nous ne sommes pas en vacances toute l’année car il faut planifier, prévoir, anticiper. » Et quand cette vie de nomade devient trop épuisante, certains préfèrent écourter leur rêve. « Nous connaissons des familles qui ont choisi de rentrer plutôt chez elles car c’était trop difficile. »

1. Associer les enfants dès le départ

Les enfants font partie intégrante du voyage. Ils ne doivent pas suivre les parents, mais être acteurs de ce projet familial. « Nous leur avions demandé leurs pays coups de cœur ou les expériences qu’ils voulaient faire. Ils ont aussi listé quatre rêves qu’ils voulaient réaliser durant cette année. Et nous les avons inclus dans le voyage », nous explique Stéphanie. Mila a voulu voir des baleines et des requins. Adrián a désiré découvrir les chutes d’Iguazú et le monolithe Uluru en Australie.

Avant le départ, Stéphanie et son mari Grégory ont montré de nombreux reportages, films, images ou livres à leurs deux enfants. Ils ont également acheté des livres éducatifs sur les voyages, les pays, les continents. « Cela rendait le voyage plus concret », assure la coach et consultante. Les préparatifs du départ permettaient aux enfants de se projeter comme l’achat des sacs à dos. Cela a permis d’évoquer la vie contraignante de nomades qui les attendait durant un an.

2. Anticiper le manque des amis et de la famille

Partir loin signifie aussi ne pas voir sa famille et ses amis durant de nombreux mois. Cela peut être un déchirement pour les enfants. « Nous avons expliqué à Adrián et Mila qu’ils ne verraient pas leurs grands-parents, dont nous sommes très proches. Mais les réseaux sociaux et les visios permettent de ne pas perdre le lien », rassure Stéphanie. À six et neuf ans à l’époque, l’important pour les enfants était « d’être avec leurs parents, être à quatre. »

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Mais avec « des adolescents, cela peut être plus compliqué », concède la mère de famille âgée de 41 ans. Alors durant le voyage, elle et Grégory ont fait en sorte de rencontrer « beaucoup de familles avec des enfants » et de dormir chez l’habitant. Ils ont même logé chez un chef de village au Laos où ils ont participé aux tâches du quotidien. « Même s’ils ne parlaient pas la même langue, Adrián et Mila ont noué des liens d’amitié avec d’autres enfants ». Ils ont également « provoqué des rencontres » avec des familles en tour du monde.

3. Imaginer des journées « surprises »

Il est certain qu’enchaîner les visites de lieux culturels, musées ou ruines ne va pas enchanter les enfants durant le tour du monde. « Nous avons créé des journées surprises. Nous sommes allés au Tokyo Disneyland, à Universal Studios Hollywood à Los Angeles », liste la quadragénaire. Ils ont aussi passé des journées tout simplement dans des parcs publics.

4. Trouver un thème fun

Stéphanie et Grégory ont imaginé un fil rouge durant leur périple. Ils ont décidé de choisir comme thème : les animaux. « L’univers animalier intéresse les enfants et, dans le monde, la faune dans son milieu naturel est incroyable. »

Le couple a ainsi organisé des rencontres avec des animaux comme des koalas et kangourous en Australie, des requins en Polynésie française, des baleines en Argentine, des crocodiles et toucans en Amazonie ou encore des lamas en Bolivie et au Chili. En Australie, toute la famille a nagé en pleine mer entourée de requins-baleines. « Un moment fort », se souvient Stéphanie.

5. Organiser les temps d’école

Mais, entre deux excursions inoubliables, il faut aussi penser aux devoirs. Une grande charge mentale qui peut effrayer les parents. « Ce n’est pas la partie plus facile. Nous avons décidé que l’école ne devait pas être une contrainte et que le voyage restait la priorité. L’objectif était que les enfants ne prennent pas de retard », nous explique la mère. Inscrits en école privée, Mila passait en CP et Adrián en CM1 quand ils ont pris le large.

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« Il faut se demander quand faire école et sous quelle forme. Puis, il faut passer un contrat familial pour respecter ce qu’on a décidé », ajoute Stéphanie qui s’est concentrée uniquement sur les mathématiques et le français. Les leçons duraient une heure et avaient lieu deux à trois fois par semaine. Grégory s’occupait de l’un et Stéphanie de l’autre. « Parfois, nous avons fait 0 cours durant 20 jours », nous avoue-t-elle. Avant le départ, les enseignants avaient conseillé certains manuels et avaient fixé des priorités aux enfants. Mila devait notamment apprendre à lire.

Pour garder le lien avec leur classe, les professeurs ont décidé que le projet de l’école serait le voyage. Mila et Adrián ont eu comme mission d’envoyer une carte postale à leurs camarades dans chaque pays visité. Le plus grand devait aussi produire une vidéo, un texte ou un dessin sur un lieu emblématique.

Stéphanie ne regrette pas ce choix. « Il faut savoir lâcher-prise et avoir moins d’exigence. Notre profession n’est pas professeur. » Depuis leur retour, elle n’a pas noté d’importants retards. « Ils ont gagné en confiance en eux, en estime d’eux, en adaptation, en autonomie. Ils ont travaillé l’anglais et l’espagnol », liste-t-elle avec fierté. La famille ne cache pas son envie de repartir prochainement…

2025-10-22T16:01:19Z