POURQUOI DISNEYLAND PARIS FAIT FACE à UNE CRISE INéDITE

TRAVAIL - Les chasubles fluo et les drapeaux rouges et bleus de la CGT et l’UNSA ont remplacé les oreilles de Mickey et les robes de princesses. Depuis plusieurs semaines, le parc Disneyland Paris, situé à Marne-la-Vallée, en Seine-et-Marne, fait face à une crise sans précédent. Près de 1 000 salariés, selon Le Parisien et Libération, ont de nouveau manifesté ce mardi 30 mai, dans le cadre d’une journée d’action intersyndicale.

C’est deux fois plus que la semaine précédente, et un chiffre particulièrement impressionnant alors que Disneyland Paris compte 17 000 salariés. Sur les réseaux sociaux, les syndicats ont partagé de nombreuses vidéos et photos d’un cortège arpentant les allées près du « château magique ».

Les grévistes demandent 200 euros d’augmentation par mois, le paiement double du dimanche travaillé, « l’amélioration des conditions de travail », mais aussi la fin des horaires adaptés qui ont un lourd impact sur le rythme de travail, précisent nos confrères de 20 Minutes.

Une main tendue de la direction jugée « insuffisante »

Il s’agissait de la deuxième journée d’action et de mobilisation de ce type à Disneyland Paris. Le 23 mai, ce sont déjà près de 500 de salariés de différents métiers du parc tels que l’hôtellerie, la maintenance ou la sécurité qui étaient en grève, paralysant de fait les activités du parc pendant quelques heures. « Il faut se figurer les traditionnels Mickey et Donald remplacés par 500 salariés armés de banderoles, sifflets, tambours et pancartes revendicatives qui défilent bruyamment, toute la journée durant, sous les yeux médusés des clients et bien souvent, sous leurs chaleureux applaudissements », racontait alors Fabien Beiersdorff, responsable de la CGT Disneyland Paris, à NVO.

Le syndicat majoritaire, la CFDT, qui avait obtenu une anticipation de la négociation annuelle obligatoire (NAO) d’octobre à fin août, demande « d’ouvrir la négociation sur les salaires dès maintenant ». « Malgré les mesures salariales appliquées par l’entreprise dès janvier 2022 (+3% d’augmentation générale) et janvier 2023 (+5,5% pour les salariés non-cadres et entre 1 et 3 % pour les cadres selon leur éligibilité aux bonus), nous observons un écrasement des salaires dû à la réévaluation des minimas suite à l’augmentation du SMIC », écrit le syndicat.

Selon plusieurs médias, dont Libération, la direction a proposé vendredi une prime supplémentaire de 125 euros pour « les Cast members éligibles », la monétisation des jours de repos et des heures supplémentaires et la mensualisation du treizième mois. Insuffisant et à côté pour la CGT et l’UNSA.

Le politique s’inquiète de Disneyland Paris

Jusqu’à maintenant, les mobilisations au sein du parc étaient plutôt restées discrètes. Le Parisien évoque par exemple une action le 10 mai dernier. Actu.fr rappelle de son côté que cela fait des mois que des micro-événements essaiment çà et là, durant les spectacles notamment. En février, ce sont par exemple deux spectacles qui ont été perturbés par des débrayages pour dénoncer des différences de salaires entre des salariés et des intermittents.

Des micro-événements qui ont quelque part fait boule de neige. En mai, des salariés se sont rassemblés autour du MAI, le mouvement anti-inflation. De quoi poursuivre de manière perlée les actions. « C’est historique ce qu’il s’est passé. Les salariés ont même organisé une assemblée générale autonome », expliquait Ahmed Masrour, de l’UNSA, à Actu.fr.

Un signe que la situation prend de l’ampleur plusieurs partis de gauche du département, dont le Parti socialiste, le PRG, ou encore Place publique, ont signé un communiqué commun vendredi.

« Le développement économique de la Seine-et-Marne est une nécessité, et Disneyland Paris en est un acteur majeur, mais il ne peut pas aboutir seulement in fine au partage des dividendes et bonus pour les uns et les miettes en horaires décalés pour les autres », écrivaient-ils.

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