« J’AI TENTé LE TOUT POUR LE TOUT » : LA NUIT MAGIQUE D’UN SUPPORTER PARISIEN PARTI à BARCELONE... SANS BILLET

« Je n’ai pas dormi de la nuit, je suis extenué mais ça valait le coup. » Gabriel, 25 ans, somnole dans son bureau avec le sourire aux lèvres. Ce supporter parisien a de quoi être heureux : il fait partie des 3000 chanceux qui ont pu voir de leurs propres yeux la qualification du Paris Saint-Germain pour les demi-finales de la Ligue des champions, mardi soir, à Barcelone. Un moment unique qu’il s’est offert avec un peu de chance, mais surtout beaucoup de culot.

Originaire des Yvelines, Gabriel foule les tribunes du Parc des Princes une à deux fois par saison. « Mais je n’avais jamais fait de déplacement européen de ma vie », raconte-t-il. Le quart de finale retour contre le Barça coche, à ses yeux, toutes les cases d’une première fois idéale. Mais il est loin d’être le seul à rêver de la Catalogne : le 21 mars dernier, quand les places pour le match ont été mises en vente sur le site du PSG, les 3000 tickets réservés aux supporters parisiens sont partis en une poignée de secondes, laissant des milliers de fans sur le côté.

Il part « sur un coup de tête »

Parmi eux, des amis de Gabriel, qui avaient pourtant tout réservé en amont, notamment le logement sur place et l’aller-retour en avion. Ils décident de quand même faire le voyage, pour profiter du temps clément et des meilleurs restaurants de tapas de la ville. « Sur un coup de tête, et à seulement quelques jours du match retour, je me suis décidé à les suivre », se souvient Gabriel.

Le jeune webdesigner pose deux congés payés, lundi et mardi. Dimanche soir, il prend un bus de nuit pour rallier à la Catalogne. Il retrouve ses amis en ville vers 11 heures et se balade toute l’après-midi. « Dans nos têtes, il y avait toujours un petit espoir d’avoir des places », se souvient-il.

Quand le PSG joue à l’extérieur, les supporters doivent se rendre à un point de rendez-vous fixé par le club. Ils montrent leur contremarque et reçoivent en échange leur billet pour le match, accompagné d’un bracelet. « On se disait qu’avec un peu de chance, certains ne pourraient pas venir et que les billets allaient être remis en vente à la dernière minute », raconte Gabriel.

« On s’est pointés une première fois le lundi, mais le club nous a dit de revenir le lendemain, en fin d’après-midi », explique le supporter. Le petit groupe s’exécute et revient mardi, le jour du match, aux alentours de 17 heures. « Mais au final, le staff du PSG ne sait pas trop s’il reste des places disponibles. Ils nous disent qu’il faut se rendre devant le stade et espérer que le club ait quelques billets à refourguer juste avant le coup d’envoi. »

Une option qui n’arrange pas vraiment les amis de Gabriel. De peur d’être encore déçus et surtout de prendre le risque de rater le début du match, leur logement se trouvant assez loin du stade Montjuïc, ils décident de rentrer à l’appartement.

« À ce moment-là, je me dis qu’on est trop, qu’il n’y aura pas assez de désistements »

Gabriel, lui, tente le tout pour le tout. « Je mets mes écouteurs et je commence à taper l’adresse du stade dans mon téléphone », raconte-t-il. « Mon objectif : rejoindre le cortège des supporters parisiens en chemin, pour profiter de l’ambiance, puis me rendre à la billetterie en me disant qu’avec un peu de chance j’aurai une place. »

Il arrive aux abords du stade vers 19h30. « Là, je vois une espèce de van rouge et bleu, aux couleurs du club », se souvient-il. « Il y avait deux files : une pour ceux qui avaient des problèmes avec leurs places, une pour ceux qui n’en avaient tout simplement pas. » Comme une cinquantaine d’autres supporters, Gabriel se glisse dans la deuxième queue. « À ce moment-là, je me dis qu’on est trop, qu’il n’y aura pas assez de désistements et que ça ne passera jamais. »

Et puis, vers 20h30, le déplacement du jeune fan prend une autre tournure. « Un mec du PSG se lève et nous dit qu’il reste quelques places. » Gabriel célèbre la nouvelle comme un but. « J’ai commencé à sympathiser avec un supporter devant moi dans la queue. Pour maximiser nos chances et que ça aille plus vite, il a décidé de prendre nos places et m’a demandé de lui faire un virement. Je ne le connaissais pas deux minutes avant », rigole-t-il encore.

« Je n’oublierai jamais cette soirée »

Avec son ami du soir, Gabriel récupère sa place et passe le contrôle de sécurité à toute vitesse. « On arrive dans le parcage à 20h50, donc je n’ai même pas raté une minute du match », se réjouit-il. La suite, tout le monde la connaît : Dembélé, Vitinha et Mbappé mettent le Barça à terre et envoient le PSG en demi-finale de la Ligue des champions.

Gabriel n’a même pas pu célébrer cette qualification dans une des nombreuses boîtes de nuit de la ville. « Mon avion était à 5 heures du matin, j’ai atterri peu après 7 heures et je suis directement arrivé au bureau », raconte-t-il en baillant. « La journée va être longue, certes, mais je n’oublierai jamais cette soirée. » Le dicton « la chance sourit aux audacieux » n’a jamais semblé aussi vrai.

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