TOUR AUTO 2024 : AUX TEMPS HéROïQUES DU SPORT AUTOMOBILE

Jeter un coup d'?il émerveillé dans le rétroviseur, c'est ce que le Tour Auto, réinventé par Patrick Peter en 1992, propose de faire tous les ans au retour du printemps. Un événement unique qui permet aux passionnés du monde entier de se croire, pour une semaine, revenus aux temps héroïques du sport automobile.

Car cette compétition, dont le format particulier combine épreuves routières et sur circuit, n'accepte que les modèles ayant participé à la course originelle, entre 1951 et 1981. Une formule dont le succès ne se dément pas, puisque ce ne sont pas moins de 240 bolides répondant à ces critères qui vont participer à l'épreuve, organisée du 21 au 27 avril, de Paris à Biarritz.

Échappés d'un circuit

Le plateau vaut encore une fois le détour pour cette 33e édition sous sa forme historique. L'organisateur met cette année en avant des prototypes semblant directement échappés d'un circuit, tels que les Porsche 904, 906 et 910, la Ferrari 512 ou les plus modestes Jidé et BSH, qui témoignent d'une période ? les années 1960 et 1970 ? ayant vu l'émergence de multiples petites marques françaises éphémères.

Avec quatre exemplaires engagés, la BMW 3.0 CSL, considérée comme le premier modèle développé par le département sportif de la marque bavaroise, est aussi à l'honneur. Et pour cause : cette version allégée de 200 kilos du coupé allemand, magistralement dessinée par Wilhelm Hofmeister, a marqué l'histoire de BMW en remportant notamment à six reprises le championnat d'Europe des voitures de tourisme entre 1974 et 1979.

Une Ford GT40 et une Jaguar Type-E s'affrontent sur circuit.

De l'autre côté du spectre des voitures engagées, les passionnés de rallye ne vont rien rater des évolutions de deux championnes du monde de cette discipline : la berlinette Alpine A110 (couronnée en 1973) et la Lancia Stratos (1974, 1975 et 1976). La simple présence de cette dernière, icône du design automobile italien, constitue d'ailleurs le plus bel hommage que l'on puisse faire à son créateur, le mythique styliste italien Marcello Gandini, disparu le 13 mars.

Crépitements et rugissements

De quoi ravir les esthètes, qui ne devraient pas rester insensibles aux courbes des carrosseries les plus emblématiques des années 1960, comme la Jaguar Type-E et l'AC Cobra, deux modèles qui dominent régulièrement le classement de l'épreuve. Mieux, les mélomanes savent les identifier à l'oreille, avant même de les voir en action, par les crépitements du 6-cylindres de la première et les rugissements du V8 de la seconde.

BMW engage plusieurs modèles lors de cette 33 e édition du Tour Auto. © Mathieu Bonnevie

Mais le Tour Auto est aussi l'occasion unique de se replonger dans l'époque révolue de voitures de sport suffisamment polyvalentes pour être engagées la même année aux 24 Heures du Mans et dans les épreuves routières. Sur ce plan, la plus emblématique est sans doute la Ford GT40, victorieuse à quatre reprises dans la Sarthe mais participant les mêmes années à la Targa Florio, sur les routes de montagne siciliennes, au championnat de France des rallyes ou même à des courses de côte aux mains de pilotes tels que Guy Ligier ou Jo Schlesser. Difficile d'imaginer une auto capable des mêmes exploits aujourd'hui.

À LIRE AUSSI WEC 2024 : parce qu'il n'y a pas que la Formule 1 dans la vieIl est possible de détailler à l'arrêt toutes ces superbes carrosseries en profitant de l'exposition parisienne dès dimanche après-midi, à la porte de Versailles, puis dans des parcs fermés installés dans chaque ville-étape. Mais il serait dommage de laisser passer l'occasion de voir ces mécaniques vrombissantes en action, sur circuit ou, mieux encore, sur route. Car c'est le propre du Tour Auto et toute la magie de la formule de ce musée roulant, dont les ?uvres d'art peuvent être croisées dans leur milieu naturel, soit en pleine campagne, au détour d'un virage de route départementale, soit lors de la traversée d'un village, qui semble alors comme par magie projeté cinquante ans en arrière.

Tour auto 2024, dimanche 21 et lundi 22 avril : exposition des 240 voitures dans le hall 6 de la porte de Versailles (Paris 15e) ; mardi 23 : Paris-Tours, via l'autodrome de Linas-Montlhéry et le circuit du Mans, arrivée à la Grange de Meslay à 17 h 15 ; mercredi 24 : Tours- Limoges, via le circuit du Val de Vienne ; jeudi 25 : Limoges- Carcassonne ; vendredi 26 : Carcassonne-Pau via le circuit de Nogaro ; samedi 27 : Pau-Biarritz, via le circuit de Pau-Arnos, arrivée finale des concurrents à partir de 16 heures.

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