« ON EST à BOUT » : LES VACANCES RATéES D’UNE MèRE ET DE SA FILLE, CLOUéES AU SOL PAR LES TENSIONS AU PROCHE-ORIENT ET LES INONDATIONS à DUBAï

Ce devait être une belle semaine de vacances à Dubaï, entre filles, pour célébrer le 15e anniversaire de Nour. Le séjour a pris, jour après jour depuis dimanche, des allures d’un calvaire interminable. Mercredi midi, alors qu’elles auraient dû être aux Émirats arabes unis depuis trois jours, Rizlène et sa fille étaient toujours coincées à Amman, la capitale de la Jordanie.

Tout commence dimanche, à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Alors qu’elles doivent s’envoler pour Dubaï, avec une escale de deux heures à Amman, le duo mère-fille déchante rapidement. « On nous a dit que notre vol était annulé à cause de l’attaque d’Iran sur Israël », raconte Rizlène. La Jordanie, comme de nombreux pays du Moyen-Orient, avait fermé son espace aérien suite aux frappes de Téhéran sur l’État hébreu.

« La compagnie nous dit qu’il faut revenir le lendemain, ce qu’on fait », poursuit Rizlène. Mais lundi, bis repetita : le vol est annulé par la compagnie Royal Jordanian. « C’est un nouvel aller-retour entre le Val-de-Marne et Roissy pour rien, regrette-t-elle. J’étais dégoûtée et ma fille aussi. »

Mardi, c’est la bonne. Rizlène et Nour décollent à 12h20 de Roissy, et atterrissent à 17h30, heure locale, à Amman. « Notre escale devait durer deux heures et on devait redécoller pour Dubaï depuis la Jordanie », détaille la mère. C’était sans compter sur les impressionnantes et rarissimes inondations survenues aux Émirats arabes unis. « On nous dit que c’est impossible de décoller, et qu’il va falloir passer la nuit ici. Cette fois-ci, c’était la galère de trop. Un deuxième coup dur, on avait l’impression d’être deux chats noirs. »

« On a l’impression d’être prisonnières »

Les deux Franciliennes sont, comme d’autres passagers, prises en charge à Amman par la compagnie jordanienne. « On nous a payé l’hôtel et les repas. Le problème, c’est qu’en Jordanie, tu ne peux rien faire si tu n’as pas de visa. Donc on ne peut rien faire d’autre que des allers-retours entre l’aéroport et l’hôtel, on n’a pas le droit de se balader en ville ou d’aller au resto, témoigne Rizlène. On est coincés, on est à bout de nerfs. »

Ce mercredi, encore une galère : leur vol pour Dubaï, qui devait décoller à 16h35 heure locale, est de nouveau annulé. « On est au bout, on n’en peut plus, on a l’impression d’être prisonnières », pleure presque la mère de famille au téléphone. Face aux clients exaspérés et exténués dans l’aéroport d’Amman, Royal Jordanian a trouvé une solution. Les voyageurs ont été replacés dans un vol vers Abou Dhabi, qui part ce soir à minuit, et ont ensuite rejoint Dubaï, qui se trouve à une heure de route. « Mais ce trajet est à nos frais », peste Rizlène.

Si elle est bien consciente que la malchance est venue perturber son voyage, elle en veut à Go Voyages, avec qui elle a réservé ses vols et son hôtel. « Je voulais prolonger mon séjour jusqu’à mercredi prochain, histoire de récupérer mes journées de vacances perdues, raconte-t-elle. J’attends un geste commercial de leur part mais je n’ai rien. Au bout du quatrième coup de téléphone, une personne de l’agence m’a dit qu’elle allait contacter la compagnie pour voir s’il était possible de changer mon vol et me faire rentrer deux jours plus tard. Pour ce qui est de l’hôtel, on m’a déjà dit que c’était mort. »

Vendredi, Go Voyages a pris contact avec Rizlène pour accéder à ses demandes. L’agence a finalement pris en charge les deux nuits d’hôtel supplémentaires, ainsi que le taxi pour se rendre à l’aéroport mercredi prochain, au petit matin.

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