TAXE SUR LES BILLETS D’AVION : EASYJET ANNONCE DES VOLS PLUS CHERS POUR LES VOYAGEURS

Dans le cadre du Budget 2025, le gouvernement envisage le triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA). Une décision dénoncée par les professionnels du secteur, dont EasyJet. La compagnie annonce une répercussion du surcoût sur le prix des vols et un impact direct sur les classes moyennes.

Pour récupérer 1 milliard d’euros par an et réduire le déficit public, le gouvernement souhaite augmenter significativement le produit de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA). « Je ne pense pas que, pour les vols en Europe, une taxe à 9,50 € remette en cause les équilibres. De même que 120 € sur un Paris-New York en classe affaires, proposé à plusieurs milliers d’euros, estime le ministre des Transports François Durovray interrogé par La Tribune . Beaucoup de Français ne comprennent pas pourquoi le premier est plus cher que le second dans le cas d’un certain nombre de compagnies low-costs ».

Une décision que rejettent en bloc les professionnels de l’aérien, dont EasyJet. Dans un communiqué relayé par nos confrères de BFM Business lundi 28 octobre 2024, la compagnie low-cost assure que ce surcoût pour la société sera répercuté sur les prix des vols.

« L’augmentation de la taxe sur les billets d’avion n’est pas une taxe sur les entreprises mais bien sur les particuliers », déplore ainsi Bertrand Godinot, directeur d’Easyjet pour la France. Pour le dirigeant, le triplement de la taxe voulue par l’État « impacte directement le pouvoir d’achat des consommateurs et, à moyen terme, privera surtout les ménages de la classe moyenne de l’accès au voyage en avion »

Une « aviation à deux vitesses »

Johan Lundgren, directeur de la compagnie, pointe également un manque d’efficacité de la mesure qui vise à sanctionner l’impact du trafic aérien sur l’environnement. « Les taxes ne réduisent pas les émissions de carbone, elles augmentent seulement les coûts pour les consommateurs », assure le patron cité par Capital . EasyJet alerte sur le risque d’une « aviation à deux vitesses » où seuls les plus aisés pourraient voyager.

Selon les professionnels, l’augmentation de la taxation prévue dans le projet de Budget 2025 représente un vrai danger pour les lignes régionales notamment. « On est vent debout face à cette imposition supplémentaire qui, au final, aura un impact sur l’économie de la compagnie aérienne, mais aussi tout l’écosystème autour de l’aérien en Corse, c’est une très mauvaise nouvelle », estime par exemple Pierre Muracciole, président du directoire d’Air Corsica, auprès de France 3 Corse ViaStella .

Un risque pour l’attractivité de la France

Des clients pourraient également délaisser certains vols pour se rabattre sur des hubs étrangers. « Plutôt que de prendre leur avion à Paris pour aller à New-York ou Tokyo, certains n’hésiteront plus à partir le prendre à Francfort ou Bruxelles », pointe par exemple Pierre Muracciole. 

« La hausse des prix des billets d’avion en France, au-delà de l’affaiblissement des compagnies basées en France par rapport aux compagnies concurrentes largement exemptées de toute forme de réglementation environnementale, pénalisera en particulier l’attractivité de la destination France pour la clientèle d’affaires et de tourisme internationale », s’inquiète également la Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers. 

2024-10-29T12:21:30Z