TOP 6 DES MYSTéRIEUX SYNDROMES DU VOYAGEUR DONT SOUFFRENT CERTAINS TOURISTES

Ceux qui partent à la découverte d’un nouveau territoire peuvent vivre un choc des cultures… qui vire parfois au choc psychologique.

Parcourir un pays inconnu et s’immerger dans une culture très éloignée de la sienne conduit fréquemment à s’interroger sur ses propres repères. Certains voyageurs vivent même un véritable bouleversement. C’est particulièrement vrai en Inde, terre de contrastes où se côtoient la richesse et l’extrême pauvreté : "Le spectacle de la mort, avec des cadavres flottant sur le Gange ou brûlés sur un bûcher, peut surgir à chaque instant aux côtés d’élégantes femmes en sari et de palais luxueux. Chez certains Occidentaux, souvent jeunes, cela génère des émotions si intenses qu’ils tombent en dépression", explique le psychiatre Régis Airault, auteur de Fous de l’Inde. Délires d’Occidentaux et sentiment océanique (éd. Payot, 2016). Heureusement, le syndrome disparaît au retour. En général, le voyageur garde même "un bon souvenir de sa crise et souhaite repartir là-bas", précise le médecin.

Le syndrome de Paris

L’Inde n’a pas le monopole des destinations qui font dérailler ! Le "syndrome de Paris" touche par exemple des touristes japonais qui s’imaginaient déambuler dans une cité idéale, romantique et glamour, comme dans la série Emily in Paris. Sur place, ils découvrent les trottoirs sales, la cohue dans le métro, des individus sans-gêne… "Déçus et confrontés à des codes culturels différents, ils ressentent une hostilité pouvant engendrer des bouffées délirantes, accompagnée d’un sentiment de persécution", poursuit le spécialiste.

Le syndrome insullaire

Opter pour une île paradisiaque permettrait-il de se préserver de toute déconvenue ? Pas si l’on s’y installe durablement : "Après quelques mois de bonheur à Tahiti ou Hawaii, certains éprouvent une impression d’enfermement, avec un vécu dépressif dans un univers clos où il est difficile d’échapper au regard des autres." Pour éviter le syndrome insullaire, le Dr Airault conseille aux expatriés de s’éloigner régulièrement de l’île. Mais la liste des mal-être liés au voyage ne s’arrête pas là ! Zoom sur d’autres manifestations étonnantes.

Le syndrome de Stendhal, un vertige artistique

En 1817, devant la "beauté sublime" des chefs-d’œuvre florentins, en Italie, Stendhal éprouve une "extase" jusqu’au malaise : "J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux-Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber." Dans son récit Rome, Naples et Florence paru en 1826, l’écrivain évoque pour la première fois ce trouble, que la psychiatre italienne Graziella Magherini nommera "syndrome de Stendhal" en 1979. Elle décrira au sein d’un ouvrage une centaine de cas observés chez des touristes confrontés à une profusion d’œuvres d’art. Avec un large éventail de symptômes : sensation d’euphorie, crise de larmes, vertiges, évanouissement, hallucinations… La spécialiste a d’ailleurs pris en charge de nombreux patients étrangers admis aux urgences pour ce type de troubles.

Le syndrome de Jérusalem, un délire mystique

Dans la ville sainte du Proche-Orient, des pèlerins peuvent développer une anxiété et une agitation allant quelquefois jusqu’à la confusion identitaire. "Submergés par un enthousiasme mystique, certains vont oublier qui ils sont et se prendre pour Jésus, Marie ou un apôtre. Après s’être purifiés et drapés d’une toge blanche, ils partent prêcher l’amour universel dans un lieu saint de la ville. De retour chez eux, ils ne gardent pas de cet épisode un mauvais souvenir. Certains pensent avoir traversé un moment extraordinaire ou vécu une sorte d’ivresse", rapporte le Dr Airault. Le phénomène n’est pas anecdotique : selon une étude publiée en 2000 dans le British Journal of Psychiatry, le centre de santé mentale de Kfar Shaul, à Jérusalem, a reçu 1 200 touristes atteints de tels symptômes entre 1980 et 1993, dont 470 ont dû être hospitalisés.

Le syndrome de Wanderlust, le virus du voyage

Kayak dans le Verdon, escalade au Népal, trek dans la jungle amazonienne… Des baroudeurs ont toujours une valise à la main, au point qu’on les dit atteints du "syndrome de Wanderlust" (terme allemand signifiant "envie de voyager"). Ils seraient, d’après diverses études, souvent dotés du gène Wanderlust, un variant du DRD4 associé à une moindre sensibilité à la dopamine, le neurotransmetteur du plaisir. Les porteurs de cet allèle (20 % de la population) rechercheraient davantage de sensations fortes et d’expériences nouvelles, comme voyager dans un lieu inconnu… ou avoir une relation extra-conjugale ! Ce profil génétique se retrouverait aussi parmi les oiseaux migrateurs accomplissant les plus longs périples. Ces découvertes ne font cependant pas l’unanimité chez les scientifiques.

Le syndrome de La Havane, un mal venu de Russie ?

En 2016, des diplomates en poste à Cuba sont frappés par de mystérieux troubles : maux de tête, perte d’audition, vertiges, nauséesLe "syndrome de La Havane" est ensuite signalé ailleurs dans le monde (Chine, Allemagne). Après l’examen d’un millier de cas, plusieurs agences de renseignement ont conclu qu’il était "très improbable" que ces symptômes soient provoqués par l’attaque délibérée d’une puissance étrangère. Mais selon une enquête internationale de plusieurs médias publiée en avril 2024, le syndrome pourrait s’expliquer par l’usage d’armes à énergie dirigée (ondes basses fréquences hors du spectre de l’audition) par les services de renseignement militaire russe. Le Kremlin dément.

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