VA-T-ON CESSER D'ALLER CHERCHER LE SOLEIL POUR NOS VACANCES D'éTé?

Incendies en Turquie, en Grèce, à Chypre et sur l'île de Maui; grêlons en Italie... Cet été, la météo n'a pas fait les affaires des touristes et les a parfois contraints à écourter leur séjour. Les vacances d'été au soleil sont-elles incompatibles avec un monde frappé par les changements climatiques? Le New York Times a publié le texte d'un écrivain se penchant sur la question.

Le tourisme à grande échelle vers les destinations méditerranéennes s'est répandu au XIXe siècle, lorsque les ouvriers ont obtenu leurs premiers congés payés: les vacances n'étaient plus réservées aux classes aisées, elles devenaient également accessibles à la classe ouvrière. Peu à peu, les touristes se sont ensuite mis à voyager de plus en plus loin, séduits par le beau temps assuré qu'offraient les stations balnéaires du sud de l'Europe –celles de la Costa Brava par exemple.

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Aujourd'hui, la tendance s'inverse: supportant difficilement les températures, de plus en plus chaudes, du sud du continent, les touristes commencent à privilégier les destinations du nord de l'Europe.

D'autres préfèrent un retour aux sources: ne pouvant prévoir le temps ni les éventuelles catastrophes climatiques qui frapperaient leur lieu de villégiature, ils réservent leurs vacances dans des villes proches de chez eux. Les séjours à l'étranger pourraient donc bien redevenir un luxe réservé aux classes aisées, celles-ci ayant davantage les moyens de modifier leurs projets à la dernière minute, même en ayant prévu de partir dans un endroit éloigné.

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Des questionnements éthiques

Des questions éthiques se posent également: continuer à prendre l'avion pour partir en vacances à l'ère du surtourisme et de l'effondrement environnemental, ne serait-ce pas un pur signe d'orgueil? Dans les destinations qui subissent les catastrophes climatiques, des mouvements antitouristes éclatent par ailleurs –c'est le cas à Hawaï, surtout depuis qu'un incendie a dévasté l'île Maui. Les habitants de l'archipel dénoncent les excès du tourisme à grande échelle, qui bouleverse leur rythme de vie et détourne leurs ressources.

Même pour les populations qui souhaitent continuer à vivre du tourisme, de tels événements climatiques entachent leur réputation. Ils marquent l'esprit du public et freinent bien souvent la reprise du marché touristique dans toute la région. S'ils sont dramatiques, ils permettent toutefois de rappeler l'importance de la crise climatique et l'urgence d'y répondre aux personnes qui préfèrent l'ignorer.

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