COMMENT VOYAGER EN VAN PEUT CHANGER LA VIE : LE TéMOIGNAGE DE LUCILE

Ce n’est pas pour rien que de plus en plus de personnes en France et même à travers le monde, rêvent de voyager en van. Ou possèdent déjà un fourgon. L’idée de vivre en fourgon, le temps d’une semaine, de plusieurs mois ou de plusieurs années offre des perspectives de liberté, de joie et de bonheur. Lucile, du site Le Van Migrateur, nous livre son témoignage sur le sujet. Vivre en van, c'est la promesse de beaucoup de changements dans sa vie quotidienne et globalement, c’est plutôt vrai, même si cela se « paye » avec quelques petites contreparties. Dans cet article, je vais vous parler un peu de ce qu’un voyage ou une vie en van peut changer dans votre vie.

Redécouverte de la liberté et de l’aventure

Voyager à son rythme

[caption id="attachment_86106" align="alignnone" width="1200"] © Luce et PF - le Van migrateur[/caption] Quand on voyage en van, il y a une absence totale de contraintes concernant les horaires, les réservations et les itinéraires. Vous pouvez décider de décaler votre voyage, de le rallonger ou de le raccourcir sans trop de problèmes (sauf si des ferries entrent dans la balance). Vous pourrez voyager à votre rythme, et cela est encore plus vrai si vous avez la chance d’avoir un travail qui vous permet d’être totalement libre géographiquement parlant. Quand on voyage en van, on se laisse souvent surprendre par le grand nombre de possibilités au niveau des visites une fois dans le pays. Et quelle sensation de liberté que de pouvoir décider de rester plus longtemps pour profiter de l’ambiance d’un pays ou d’une région !

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Connexion avec la nature

[caption id="attachment_86107" align="alignnone" width="1200"] © Luce et PF - le Van migrateur[/caption] On ne peut pas aborder les avantages de la vie en van sans parler d’une (re)connexion avec la nature. Je suis récemment passée de 7 ans de vie en van à la vie en appartement, et je peux affirmer que la différence est flagrante. Et pourtant, mon appartement est en plein milieu d’une forêt. Mais rien ne remplacera le fait d’ouvrir la porte d’un espace de 9 mètres carrés directement sur un paysage de mer, de montagne ou de forêt. Quand on vit dans un espace si petit, on a envie d’en bouger quelques heures par jour, quelle que soit la météo. La connexion à la nature est donc presque obligatoire pour rester en bonne santé mentale et ne pas avoir l’impression de rester enfermé dans une boîte toute la journée. Dans un appartement, il faut déjà avoir un peu plus de discipline pour mettre le nez dehors plusieurs heures par jour. On a vite des excuses bien trouvées : il fait trop froid, il fait trop chaud, il pleut, etc. Et si on n’est pas un accro à la nature, on peut facilement passer plusieurs jours sans sortir de chez soi sans s’en rendre compte. De mon côté, il y a un vrai avant/après ma vie en van. Aujourd’hui, si à 18h, je ne suis pas sortie de mon appartement pour faire un vrai tour de quelques heures dehors, je claque la porte pour profiter de l’air extérieur jusqu’au soir, quel que soit le temps. Alors qu’avant, j’étais capable de rester enfermée 2 jours sans m’en rendre compte. Bon, petit point à souligner quand même : parfois, les spots dodo sont faits de béton, au bord d’une route passante ou sur le parking d’un centre commercial.

Le petit conseil pratique : pour trouver de jolis spots, vous pouvez utiliser une appli collaborative ou demander aux locaux de la région / du pays où vous êtes s’ils connaissent des coins intéressants.

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Des rencontres inoubliables

Il n’y a qu’avec des personnes qui vivent et voyagent en van qu’on peut parler de l’utilisation des toilettes sèches, des voyages qu’on a déjà faits, de ce que ça nous a apporté et des leçons qu’on tire de tout ça, avant même de poser la question "Tu fais quoi dans la vie ?" (qui n’arrive parfois jamais, d’ailleurs). La création de souvenirs avec d’autres vanlifers peut se faire très vite. En se croisant sur la route, on peut vite décider de passer quelques jours, semaines ou mois ensemble. Et entre les apéros, les randonnées, les galères et les grandes conversations, ce sont des souvenirs inoubliables assurés.

Le petit conseil pratique : quand vous êtes sur des spots, n’hésitez pas à lancer une conversation avec vos voisins. Souvent, les voyageurs en van sont ouverts pour les rencontres autour d’un apéro ! Vous pouvez aussi vous rendre aux divers événements qui existent pour rencontrer des vanlifers qui ont les mêmes centres d’intérêt.

Simplification et changement de la vie quotidienne

Le minimalisme

[caption id="attachment_67137" align="alignnone" width="1200"] Photo Luce et PF Le Van Migrateur[/caption] Plus on vit en van, plus on se rend compte à quel point toute une partie de ce que l’on possède peut être totalement superflu. J’ai commencé la vie en van en 2017, après avoir rempli le grenier de ma grand-mère de cartons, de meubles, de souvenirs. Aujourd’hui, 7 ans plus tard, je n’ai quasiment plus rien. Le grenier est vidé de toutes les affaires, et l’intégralité de mes possessions matérielles tiennent dans 2 grosses valises. Malgré ma nouvelle vie en appartement. La vie en van nous apprend que l’essentiel ne se trouve pas là, et que même s’il est important d’avoir quelques équipements techniques pour le confort, beaucoup de choses sont superflues. Aujourd’hui, je pourrais partir avec 2 tenues, mon ordinateur, ma liseuse et un bloc-note, j’aurais tout ce qu’il me faut. Bien sûr, tout cela ne se fait pas du jour au lendemain. Dans un premier temps, on laisse toutes nos affaires chez quelqu’un en se disant « ce sera pour quand j’aurai une maison ». On y revient quelques mois ou quelques années plus tard, et on ne se souvient plus pourquoi on avait gardé la moitié de ce qu’il y a. Alors on donne, on vend, on jette. Et on recommence quelques mois plus tard. Et ça sur plusieurs années, ça donne un tri monumental. Car c’est rare d'arriver à se déposséder de beaucoup d’affaires en peu de temps. Cela dépend des gens, mais cela prend souvent du temps. Et quand je dis posséder peu d’affaires, je parle vraiment de l’intégralité des possessions, pas uniquement celles que l’on emporte avec soi. La finalité est que cela apporte une réelle légèreté physique et mentale. Et sans s’en rendre compte, les pulsions de consommation se font de plus en plus maitrisables, de plus en plus rares, jusqu’à devenir inexistantes… On réussit ainsi à devenir assez résistant à toute sorte de publicité ! De mon côté, petit mea culpa quand même sur la consommation de l’immatériel (les formations, les logiciels, etc.) qui a été très longtemps difficile à gérer pour moi.

Le petit conseil pratique : il existe plein de méthodes de rangements et de tri pour parvenir à une vie plus minimaliste. Cet objectif ne s’atteint pas seulement en se mettant devant ses cartons pour faire le tri, il se joue aussi beaucoup dans la tête. Vous pouvez commencer par les ressources de Marie Kondo.

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Le développement de nouvelles compétences

Vivez en van quelques mois (après l’avoir aménagé), et vous allez vous découvrir de vrais talents de bricoleur ! Vous allez aussi apprendre comment entretenir un véhicule. Puis à gérer des pannes stressantes pendant un voyage. Et petit à petit, sans vous en rendre compte, de manière très insidieuse, vous allez développer votre résilience : au premier problème, vous paniquerez. Au deuxième, un peu moins et ainsi de suite jusqu’à aborder chaque panne avec un calme plat (même si le stress est toujours là, on parle quand même de nos maisons sur roues dans lesquelles on a investi beaucoup de temps, d’argent et d’énergie). Et l’avantage, c’est que cela s’étend à tous les domaines de notre vie. Une fois qu’on a cru devoir laisser l’intégralité de notre vie dans un pays, et qu’on a imaginé tout perdre à cause d’une panne, puis qu’on a réussi à trouver des solutions, on se rend compte à quel point il est facile de se sortir du pétrin avec un peu d’imagination et de réflexion. Ajoutez à cela qu’on se rend compte avec plus de précision des ressources dont on a besoin (en eau, gaz, électricité, etc.). On arrive donc mieux à les gérer, même une fois revenu en appartement. Vivre en van ouvre de vraies perspectives à ce niveau-là. Quand la vie en van nous prend aux tripes et au cœur, le chemin vers la nature, le minimalisme et la gestion des ressources se fait tout naturellement. On devrait peut-être même imposer cette étape de vie à tous les enfants dès le plus jeune âge au lieu de les envoyer en voyage scolaire pour les sensibiliser, non ?

Le petit conseil pratique : pour trouver des points d’eau, de vente de gaz ou de recharge d’électricité facilement, vous pouvez utiliser la version payante une appli mobile, le Guide national des aires de services, ou vous rendre sur des campings proches de là où vous êtes placés. Pour l’électricité, pensez aux panneaux solaires pour augmenter votre autonomie.

Gestion optimisée du temps

[caption id="attachment_86105" align="alignnone" width="1200"] © Luce et PF - le Van migrateur[/caption] Alors oui, les premières fois qu’on voyage en van sont souvent une catastrophe, surtout quand on travaille en parallèle. On a du mal à s’organiser, la panne de gaz nous tombe dessus au pire moment, on doit passer des heures à chercher de l’eau, parfois à recharger le fourgon en électricité. Bref, ça peut être stressant. Mais à force d’expérience, on arrive vite à trouver des solutions à ce problème de temps, ce qui nous permet de nous rendre compte à quel point il est important de l’optimiser pour pouvoir profiter de chaque moment. Et souvent, cela peut se reporter facilement à la vie quotidienne. Comme il est rare qu’on ait le temps de faire tout ce qu’on veut quand on vit en van, on procède également souvent à une réévaluation des priorités, des besoins et des désirs personnels. On apprend, en vivant en van, à mettre beaucoup de flexibilité dans sa gestion du temps, et c’est une « compétence » vraiment intéressante de nos jours.

Le petit conseil pratique : si vous avez l’habitude de planifier vos journées avec les petits carrés de couleur de Google Agenda, vous pouvez essayer les To Do List pour moins de stress pendant un voyage. Au lieu de vous imposer des heures pour vos tâches (surtout si vous travaillez en ligne), si vous le pouvez, privilégiez une liste de tâches à remplir dans la journée sans vous imposer le stress de l’heure.

Alors, cet article vous a donné de vous lancer dans l’aventure ? Quoiqu’il en soit, la vie en van est pleine de magnifique leçons, et nous ramène souvent à l’essentiel. On ne revient pas pareil après avoir fait un voyage ou après avoir vécu des années à bord d’un si petit espace.

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