RAVAGES DU SURTOURISME à SéVILLE ET AU JAPON, LOCATION DE JET-PRIVé POUR FAIRE LA FêTE à DUBAI... LE TOUR DU MONDE EN 80 SECONDES

Chaque vendredi, Géo passe au crible l'actualité Voyage autour du monde. Au programme cette semaine : des crottes de chien sur les boîtes à clés à Séville, un quota de visiteurs sur l'île de Bréhat et un jet privé pour faire la fête en polluant la planète...

Il y a quelques jours, les Barcelonais braquaient des pistolets à eau contre les visiteurs pour déplorer les ravages du surtourisme dans leur ville. Les habitants de Séville ont aussi de la suite dans les idées. Dans la cité andalouse, des manifestants anti-tourismeauraient souillé les boîtes à clés utilisées pour les locations d'appartements type Airbnb. Certaines, dans le quartier d'Almeda, ont été recouvertes maculées d'une matière brune, interprétée par beaucoup comme de la crotte de chien.

Ces boîtes, rappelle Euronews, sont utilisées par les propriétaires d'appartements pour conserver en toute sécurité les clés. Les invités peuvent ensuite récupérer ces dernières grâce à un code de déverrouillage.

Comme partout en Espagne, les habitants protestent contre la hausse des loyers engendrée par l'augmentation de logements touristiques.

L'île de Bréhat limite le nombre de visiteurs autorisés

Surtourisme toujours, mais en Bretagne cette fois. Pour éviter d'être envahie par les touristes, l'île de Bréhat dans les Côtes-d'Armor, limite son accès à 4 700 visiteurs quotidiens jusqu'au 24 août. La mesure, appliquée pour la deuxième année consécutive, doit permettre de réguler l'arrivée des touristes du lundi au vendredi entre 8h30 et 14h30.

D'une surface de 3,4 km2, l'île compte 427 habitants et accueille 400 000 visiteurs annuels, précise l'AFP.

À l'autre bout du monde, les autorités japonaises multiplient aussi les mesures pour réguler la fréquentation touristique. Mais les cerfs sont en revanche plus nombreux que jamais à Nara, dans la région du Kansai.

La ville, observe CNN, a récemment effectué un recensement : Nara héberge 1 325 cerfs aujourd'hui, soit 92 de plus qu'à la même époque l'an dernier. Leur présence attire les touristes autant que les temples : pour les nourrir, les visiteurs achètent des "Shika Senbei", des friandises à base de son de riz, vendus sur les étals dans la rue.

Nara est prisée des touristes pour ses temples mais aussi pour ses cerfs en liberté. Drazen_ / Getty

Ces interactions de plus en plus nombreuses entre animaux et touristes ont beau nourrir les réseaux sociaux en photos sympathiques, elles ne sont pas une bonne nouvelle. "Ces dernières années, nous avons constaté une augmentation des accidents au cours desquels des personnes ont été renversées ou mordues par un cerf", résume, Nobuyuki Yamazaki, qui travaille à la Nara Deer Preservation Foundation.

Sollicités par les touristes, les cerfs auraient par ailleurs appris à s'incliner pour obtenir les fameuses friandises, révèle une étude réalisée par la Nara Woman University. "Il y a longtemps, explique le professeur Yoichi Yusa, les cerfs de la capitale Nara avaient peur des humains. La ville est devenue un lieu touristique et les cerfs ont appris à se prosterner devant les gens pour obtenir des biscuits."

À Dubaï, des jets-privés à la location pour faire la fête

À quelques milliers de kilomètres de là, la ville de Dubaï continue quant à elle d'encourager allègrement le réchauffement climatique. Après avoir récemment joué la carte du greenwashing en défendant un projet de mangrove XXL, la voici qui propose un service de location de jet privé pour faire la fête.

Baptisé 9H-Five, ce jet-privé appartient à la chaîne d'hôtels de luxe FIVE, qui possède trois établissements à Dubaï. À l'intérieur de l'appareil, un ACJ TwoTwenty d'Airbus, le décor a été imaginé dans un esprit résolument bling-bling : éclairage LED, vastes écrans plats, espace pour danser. Une suite complète le programme, avec lit king-size et cabine de douche.

"Le jet, précise CNN, a une autonomie de 12 heures de vol sans escale, ce qui permet de se rendre confortablement de Dubaï à Londres ou à Tokyo, par exemple."

Pour s'offrir l'expérience, les passagers doivent débourser environ 15 000 dollars de l'heure. Si la somme semble élevée, l'engin a déjà été réservé plus d'une cinquantaine de fois depuis sa mise en service en 2023. Une aberration environnementale quand on sait, comme nous l'expliquions ici, qu'un jet émet jusqu’à 20 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre au kilomètre qu’un avion de ligne classique. Si fête il y a ici, ce n'est certainement pas celle de la planète.

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