LEUR VOL VOLOTEA POUR RENTRER DE CROATIE ANNULé, ILS ONT Dû SE DéBROUILLER POUR RENTRER à BORDEAUX

Les passagers du vol Volotea V72457 au départ de Split à destination de Bordeaux n'oublieront pas de sitôt ce voyage prévu le 21 juillet et qui n'a jamais eu lieu. Au lieu de rentrer chez eux en environ deux heures sur un vol déjà payé, ils ont mis plusieurs jours en déboursant pour certains plusieurs milliers d'euros en frais de transport, d'hébergement et de repas.

Le quotidien Sud Ouest raconte leur incroyable péripétie de ces clients qui se disent avoir été tout simplement "abandonnés" par la compagnie espagnole low cost. Guillaume Latrille, élu municipal à Villenave-d’Ornon qui voyageait avec des amis a créé un groupe WhatsApp pour permettre aux 70 passagers de communiquer entre eux et avec leurs proches.

Le vol prévu au décollage à 16h30 a d'abord été annulé. Les passagers patientaient dans la salle d'embarquement quand à 19 heures, ils apprennent que le vol est finalement annulé. On leur demande d'aller récupérer leur bagage. Quelques minutes plus tard, Volotea leur envoie un SMS pour confirmer que le voyage n'est pas reporté et qu'ils doivent prendre leurs dispositions pour rentrer en France. La compagnie leur assure que les frais engagés seront remboursés, mais ne répond pas aux appels.

7000 euros et trois jours de voyage

Dès ce moment, c'est la course pour savoir où passer la nuit et comment rentrer. Parmi les passagers, un groupe de 16 adolescents de 12 à 17 ans et leurs accompagnatrices. Pour quelques-uns, les parents ont pu trouver quelques places sur des vols le lendemain ou le surlendemain.

"Nous n’étions plus que onze, mais chaque fois, nous tentions de trouver un vol, le temps d’énoncer les onze noms, d’obtenir l’autorisation de la banque pour le paiement, nous perdions des disponibilités", raconte une des deux accompagnatrices.

Impossible de trouver un logement pour accueillir la troupe. Après une nuit passée dans l'aéroport et deux jours à chercher une solution, le groupe a finalement opté pour un retour en car.

"Finalement, nous avons opté mercredi, épuisés, pour le FlixBus pour Paris via Stuttgart et le train jusqu’à Bordeaux", raconte une des accompagnatrices qui a dû avancer de sa poche plus de 7.000 euros.

La facture a été lourde pour cette famille. Comme le raconte Sud Ouest, "Caroline et son conjoint ont dépensé 2.000 euros de billets d’avion, 500 euros d’hébergement et 200 euros de nourriture et transports divers".

Pour Volotea, la situation n'est pas de son fait. Elle provient "de fortes réglementations dues à la congestion du trafic aérien et aux conditions météorologiques en Europe". Elle affirme avoir "maintenu une communication constante avec les passagers par SMS pour les tenir informés de la situation et des alternatives disponibles". Les passagers réfutent qu’une alternative leur aurait été proposée.

Pas d'indemnité forfaitaire

Sur le remboursement, Volotea dit vouloir prendre ses responsabilités en réglant les frais "sur justificatifs". Par contre, elle a annoncé qu'elle ne versera pas l'indemnité forfaitaire de 250 euros arguant que "l’annulation du vol V72457 est due à des causes indépendantes de la compagnie".

Cette indemnité est prévue par le Règlement (CE) no 261/2004 du Parlement européen. Les articles 12 et 13 de ce texte précise que les transporteurs sont tenus d'informer les passagers des annulations "avant l'heure de départ prévue et en outre, leur proposer un réacheminement raisonnable, de sorte que les passagers puissent prendre d'autres dispositions".

"S'ils n'y parviennent pas, les transporteurs aériens devraient indemniser les passagers, sauf lorsque l'annulation est due à des circonstances extraordinaires qui n'auraient pas pu être évitées même si toutes les mesures raisonnables avaient été prises".

Ce règlement impose aussi aux compagnies de donner aux passagers "la possibilité de se faire rembourser leur billet ou d'obtenir un réacheminement dans des conditions satisfaisantes" qui doivent en plus "bénéficier d'une prise en charge adéquate durant l'attente d'un vol ultérieur".

BFM Business a adressé à Volotea une demande de précisions sur les faits rapportés par Sud Ouest. La compagnie ne nous a pas encore répondue.

2024-07-26T08:30:57Z dg43tfdfdgfd