PORTUGAL, NOUVELLE-ZéLANDE, ITALIE: CES PAYS QUI FONT FLAMBER LA TAXE DE SéJOUR PAYéE PAR LES TOURISTES

Instaurer ou fortement augmenter la taxe de séjour payée sur place par les touristes est-il un levier pour lutter contre le surtourisme qui aujourd'hui prend de l'ampleur? Au Portugal, c'est en tout cas le choix qui a été fait par plusieurs villes qui attirent chaque année des millions de vacanciers.

À partir du 1er octobre, une taxe de séjour dans la ville de Funchal sur l’île de Madère sera appliquée et sera facturée directement aux clients sur place. Elle s'élèvera à 2 euros par nuit et par personne, jusqu'à un maximum de 7 nuits consécutives.

Depuis le 1er septembre à Lisbonne, le montant de la taxe a tout simplement été doublé, passant de 2 à 4 euros par personne âgée de plus de 13 ans et par nuit pour un maximum de 7 jours. Pour les croisiéristes, elle passe de 1 à 2 euros par jour.

Taxe doublée à Lisbonne

La capitale entend ainsi augmenter ses moyens pour mieux accueillir les touristes et atténuer les effets négatifs associés, dénoncés par les habitants. Six millions de touristes ont visité la ville l'an dernier.

En Nouvelle-Zélande, ce sont les frais d'entrée pour les visiteurs internationaux qui vont être triplés dès le 1er octobre, passant à 62 dollars environ.

Objectif: "s'assurer que les visiteurs contribuent aux services publics et à des expériences de haute qualité lors de leur séjour en Nouvelle-Zélande".

Cette taxe nommée "International Visitor Conservation and Tourisme Levy" (IVL) avait été mise en place en juillet 2019, mais elle est aujourd'hui jugée insuffisante pour couvrir les coûts associés à un nombre de visiteurs en forte hausse.

Le gouvernement a également décidé d'augmenter les coûts des visas pour les visiteurs et propose d'augmenter les frais dans les aéroports régionaux.

En Italie, le gouvernement Meloni envisage d'augmenter sensiblement la taxe de séjour pour "responsabiliser" les touristes et accessoirement renflouer les caisses des communes et de l'Etat.

L'Italie veut doubler et généraliser la taxe de séjour

Selon une ébauche de décret qui a circulé en pleine torpeur estivale, la taxe de séjour, actuellement autour de 5 euros, pourrait passer à 10 euros par nuit pour les chambres à 100 euros, à 15 euros pour celles de 400 euros et à 25 euros pour les suites de luxe dépassant 750 euros, indique l'AFP.

A Rome, la taxe a déjà été augmenté en 2023, à 4 euros par jour pour un hôtel une étoile, jusqu’à 10 euros par jour pour un cinq étoiles.

Si les grandes villes touristiques comme Rome, Naples ou Venise sont au premier lieu concernées, la taxe de séjour pourrait être étendue à l'ensemble des 7.904 communes italiennes et affectée aussi à la gestion des déchets.

En 2023, la taxe de séjour a rapporté pas moins de 800 millions d'euros aux caisses de l'Etat.

A Venise, la municipalité a également instauré une entrée payante de cinq euros pour les touristes à la journée afin de désengorger ses ruelles et ponts. Mais le premier bilan est loin d'être positif.

Évidemment, ces décisions font grincer les dents des professionnels du tourisme.

Professionnels inquiets mais...

"Ne faisons pas fuir les touristes avec des taxes trop élevées!", a ainsi plaidé Marina Lalli, présidente de la fédération des professionnels du tourisme Federturismo.

"Nous avons déjà une TVA très élevée, de 22%, si nous ajoutons des surtaxes, nous risquons de nuire à la compétitivité de l'Italie, surtout pour les voyages organisés tout compris qui sont calculés à l'euro près", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Les hôtels refusent de continuer à servir de "distributeurs automatiques de billets" pour les communes, avait averti en mai Bernarbo Bocca, président de Federalberghi, la fédération des hôteliers italiens.

Sans démentir ces projets, la ministre du Tourisme Daniela Santanchè a dénoncé samedi "un alarmisme infondé à propos de l'augmentation de la taxe de séjour".

"En période de surtourisme", Rome souhaite que la taxe de séjour "contribue réellement à l'amélioration des services et à la responsabilisation des touristes qui la paient", avait-elle fait valoir sur X début août.

"Toutes les villes veulent augmenter leur taxe de séjour. C’est présenté comme un moyen de lutter contre le surtourisme mais je ne pense pas cela entraîne une baisse de la fréquentation de Rome par exemple", tempère également Helmut Stückelschweiger, PDG de Top of Travel, cité par l'Echo Touristique.

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