«POUR ARRIVER à DESSINER, IL FAUT SAVOIR LIRE CE QUI T’ENTOURE»

Depuis tout petit, je dessine à l’école des arbres en couleur. A trente ans, il faut se lancer : je quitte Renault où je faisais du design, et très vite, est venu le projet de «Carnet de guides». On est partis tous les deux (avec Simon Parcot) sur les routes. J’apportais de la technicité, lui sa poésie. On voulait laisser venir spontanément la parole du guide. Ils ont tous été très sympathiques. Ce sont des personnages qui ouvrent la porte et se livrent. Je pratique moi-même le parapente, le ski et l’escalade ; ce qui me permet de me fondre dans un environnement fort et de connaître assez bien le milieu. Pour arriver à dessiner, il faut savoir lire ce qui t’entoure. Tu regardes sans cesse les nuages, le vent, tu sens cela… Je suis autodidacte, j’ai repris des cours de dessin, j’ai aussi dû apprendre comment on dessinait pour un livre. Je m’échauffe, je fais des croquis, puis je me lance dans une peinture.

Il y a de la photo partout. Cela fatigue et devient indigeste. On n’a pas la même porte d’entrée avec les dessins, l’encre de chine, l’aquarelle, qui apportent une espèce de liberté qui met en relief la représentation des guides, qui sont parfois hypercontemplatifs.

La montagne est-elle difficile à dessiner ? Certaines sont plus compliquées que d’autres. Beaucoup de choses se passent. La nature est belle, j’ai envie de tout dire. Mon ambition : copier la réalité qui bouge tout le temps. Ces cailloux qui renvoient des contrastes, la lumière, le contraste, la gamme chromatique, les effets de nuage… Il ne faut pas mélanger les sujets. Il s’agit de montagnes où existe une dynamique, des lignes de force, un équilibre…

J’adore travailler avec les «accidents». La peinture chinoise, le papier, l’encre, le pinceau et l’eau. L’eau, quand tu mets de l’encre, se diffuse à toute vitesse. Tu ne peux pas y faire grand-chose, c’est un impondérable. Je n’ai pas toujours maîtrisé ce que je faisais. Il y a eu des phases hasardeuses, beaucoup de ratés. Dans ce cas, tu jettes et tu recommences (rires).

Carnet de Guides, de Simon Parcot et Paul de Chatelperron, éditions Glénat, 2 023

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