SURTOURISME : CES DESTINATIONS ULTRA PRISéES Où LES TOURISTES NE SONT PLUS LES BIENVENUS

Fortement ralenti pendant les années Covid, le tourisme de masse a repris en 2023. Vols low-cost et réseaux sociaux attirent des millions de visiteurs, perturbant ainsi les locaux et menaçant les sites touristiques. Certaines destinations ont depuis instauré des mesures pour freiner ce phénomène.

Rues bondées, files interminables, comportements irrespectueux… Face au tourisme de masse, certaines villes et leurs habitants réagissent. Barcelone, en particulier, souffre de ce phénomène. Son patrimoine culturel unique, comme la Sagrada Família et Las Ramblas, attire des millions de visiteurs chaque année. Cette affluence exaspère les locaux, qui expriment leur mécontentement par des tags «Fuck off tourists» et des jets d'eau lors de manifestations anti-touristes, comme celle du 6 juillet dernier. Tout est mis en œuvre pour décourager les visiteurs.

Conséquence directe de ce tourisme de masse : depuis 2014, le prix des loyers grimpe, rendant difficile l'accès au logement pour de nombreux Barcelonais. Pour lutter contre ce fléau, le maire de la deuxième ville d'Espagne, Jaume Collboni, a dévoilé plusieurs mesures en juin dernier, dont le départ des plateformes de location à court terme comme Airbnb d'ici cinq ans. De plus, le 21 juillet, la municipalité a annoncé une hausse de la taxe de séjour pour les croisiéristes en escale de moins de douze heures.

L’impact du surtourisme sur l'environnement local

Venise en Italie, Amsterdam au Pays-Bas, Santorin ou Crète en Grèce, Etretat en France… la liste des destinations européennes frappées par le surtourisme s’allonge d’année en année. Vecteur économique non négligeable, le Vieux Continent est la région qui a généré le plus de recettes touristiques en 2023 avec 660 milliards de dollars, rapporte le site Vie publique. Pour limiter l'afflux de touristes, certaines destinations choisissent d'augmenter la taxe de séjour pour tous les visiteurs. Ainsi, en octobre 2023, la capitale des Pays-Bas a décidé de majorer cette taxe à 12,5 % du prix de la chambre d'hôtel. «Avec un tarif moyen de 175 euros par personne, cela signifie une augmentation de 15,25 euros à 21,80 euros par nuit en 2024», écrivaient les élus de la ville. En mars 2023, dans une campagne virale intitulée «Stay Away», la municipalité demandait aux jeunes touristes qui venaient consommer de l’alcool ou du cannabis de rester chez eux. La même année, la ville a décidé de continuer sa mue en interdisant de fumer du cannabis dans les rues de la Venise du Nord.

La France n’échappe pas à ce fléau. A Etretat, environ 1,5 million de curieux viennent chaque année visiter le célèbre village et ses falaises. Outre les désagréments pour les locaux, certains se mettent en danger pour avoir la plus belle photo à poster sur les réseaux sociaux. Ce cercle vicieux alimente le phénomène du surtourisme : les destinations deviennent virales et attirent un nombre croissant de visiteurs. Cependant, ces paysages naturels ne sont pas conçus pour supporter une telle affluence. Le piétinement des côtes cause donc accidents, érosion, ou encore destruction des végétaux. Le Mont-Saint-Michel, qui cherche à se débarrasser de sa réputation d'attrape-touristes, a vu sa fréquentation multipliée par cinq depuis 1960 selon l’INA. Ce lieu emblématique a également tenté de réguler la foule en augmentant progressivement les tarifs de ses parkings. Ainsi, en juillet et août, le tarif pour un stationnement de plus de 6 heures s’élève à 25 euros.

Le tourisme de masse, un phénomène mondial

Il n’y a pas que l’Europe qui est frappée par une fréquentation excessive de visiteurs plus ou moins respectueux de l’environnement. Le Machu Picchu au Pérou instaure un quota de 2 500 visiteurs par jour pour empêcher la dégradation de l’une des Sept Merveilles du monde. De multiples sites naturels instaurent ainsi des limites pour les préserver. C'est le cas de l'Everest, dont l'ascension attire une foule considérable, comme le montrent de nombreuses images.

Pour tenter de réduire les files d'attente et les accidents liés aux ascensions, la Cour suprême du pays himalayen a ordonné au gouvernement de limiter le nombre de permis délivrés pour ces expéditions très populaires, rapporte l’AFP. Dorénavant, un plafond raisonnable pour le nombre de permis devra être établi. Par ailleurs, une autre mesure annoncée stipule qu'à partir de 2025, le coût du permis pour l'Everest, déjà élevé, sera porté à 15 000 dollars pour les étrangers, contre 11 000 dollars actuellement, selon The Kathmandu Post.

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